Biologie de l’olivier
L’olivier appartient à la famille des Oléacées, son nom scientifique est Olea Europea.
C’est un arbre qui est chargé de symboles : la paix, la sagesse, l’éternité…
En France, on en cultive une centaine de variétés ; les plus connues dans notre région sont la Salonenque et l’ Aglandau qui sont aussi les plus largement représentées, puis viennent la Bouteillan, la Grossanne, la Picholine, etc…
L’olivier est un arbre à feuillage persistant (les feuilles se renouvellent environ tous les 3 ans), il a besoin de lumière toute l’année.
Il est particulièrement résistant aux conditions de grande sécheresse, mais supporte très mal les excès d’eau.
Sa durée de vie est quasiment éternelle, par sa capacité naturelle de régénération par des rejets racinaires ; il ne disparaît donc pas après des agressions violentes (gel très rigoureux de 1956 par exemple ou incendies qui détruisent toute la partie aérienne de l’arbre).
Des épisodes de froid (à partir de -12°C) le font souffrir terriblement ; les arbres jeunes sont en difficulté lorsque la température est inférieure à -8°C.
L’olivier est donc un arbre bien adapté au climat méditerranéen c’est pourquoi sa zone d’implantation en France est limitée au pourtour de la Méditerranée.
Ajoutons à cela qu’il préfère les sols calcaires ou argilo-calcaires, même légèrement caillouteux, aux sols riches en matière organique et peu drainants.
Le cycle biologique annuel
Les parties végétatives (tiges et feuilles) poussent faiblement en mars et avril, puis plus fortement en mai et juin ; cette pousse reste active en juillet et août puis se ralentit en automne pour s’arrêter de début novembre à fin-janvier/février.
Les fleurs apparaissent vers la mi-mai, après une période de grossissement des grappes florales qui débute vers la mi-avril puis c’est la nouaison avec le grossissement du fruit et le durcissement du noyau à la mi-juillet. Le fruit grossit jusqu’en septembre ou octobre (selon les variétés). L’apparition de l’huile dans l’olive (lipogénèse) a lieu dans le courant du mois d’août.
La récolte des olives (ou olivades)
Elle se fait à des dates variables, selon les variétés (la Lucque est plus précoce que la Salonenque qui l’est plus que l’Aglandau) et selon leur destination (olives de table ou olives destinées à l’huile)..
Il faut noter aussi que
L’Olivier est une des rares espèces qui, lorsqu’il subit des conditions difficiles, va « s’organiser » pour assurer sa propre survie, alors que dans le monde végétal (et même animal), on observe des comportements inverses : un arbre en difficulté fera des fruits, pour assurer (par les graines) sa descendance, alors que l’olivier ne fleurira pas, afin de ne pas s’affaiblir.
- Les fleurs de l’Olivier apparaissent sur les rameaux qui ont poussé l’année précédente.
- La pollinisation (qui permet la fécondation des fleurs) est « anémophile », c’est à dire que le pollen est transporté par le vent… Merci bienfaisant Mistral, alors que beaucoup d’espèces ont une pollinisation « entomophile » par les insectes, surtout par les abeilles.
Les maladies et parasites
Mais l’Olivier a aussi des « ennemis ». Il est prioritaire de bien les identifier pour mettre en œuvre des moyens de lutte opportuns.
L’Oeil de Paon
L’oeil de Paon est un champignon qui détruit les feuilles, il se développe par temps humide. Les moyens de lutte sont assez simples : maintenir une protection à base de cuivre sur l’arbre. Un produit comme la bouillie bordelaise sera donc appliqué après une pluie importante.
La Mouche de l’olive
Insecte diptère, peut causer des dégâts considérables certaines années, comme en 2006 et 2007, lorsque les conditions de développement sont réunies : hiver doux, températures élevées l’été mais inférieures à 30°, légère humidité. On lutte efficacement contre ce fléau, en traitant au moment opportun, détecté par piégeage des insectes. Découvrez ICI comment confectionner vos pièges.
La Teigne
La Teigne est un papillon dont une génération de chenille pénètre les jeunes fruits et provoque leur chute. On combat facilement ce problème, lorsqu’il est identifié, par une pulvérisation d’un produit « naturel », au début de la floraison.
La Cochenille Noire
La Cochenille Noire cause des dégâts importants dans les oliveraies. L’insecte se nourrit de sève, et le miellat qu’il sécrète favorise le développement de champignons microscopiques de couleur « suie », la fumagine, qui asphyxie progressivement l’arbre. Des traitements appropriés et une surveillance du verger viennent facilement à bout de ce problème.
D’autres maladies et d’autres prédateurs
Moins répandus, peuvent être néanmoins nuisibles quand ils prolifèrent. On peut citer la Verticiliose, qui se caractérise par le dépérissement rapide d’une partie de l’arbre, les divers insectes phylophages (qui rognent les feuilles) : otiorhynques, pyrales etc…
Le Neiroun, qui creuse des galeries dans les branches des arbres faibles, le psylle caractérisé par des amas cotonneux sur les boutons floraux au printemps.
N’oublions pas le brunissement, qui apparaît fin septembre-début octobre, pouvant causer la pourriture d’une grande partie de la récolte. Il n’y a pas lieu de « paniquer » ; en général on vient à bout de ces « malheurs » par une bonne observation et la mise en œuvre d’actions appropriées (ce qu’il faut, au bon dosage et au bon moment).
Les auxiliaires
Enfin, il ne faut surtout pas passer sous silence le fait que les oléiculteurs ont aussi des alliés dans la nature. Ce sont souvent des insectes qui contribuent à réduire les parasites ou à les éliminer : les araignées, les coccinelles, les punaises, les chrysopes sont les plus connus, il faut les protéger.
On commence également à bien connaître les plantes qui hébergent des parasites, mais aussi leurs prédateurs (comme l’Inule Visqueuse). De tout cela, il faut être conscient ; en apprenant progressivement à connaître cette biologie, nous avançons vers une bonne conduite de nos oliviers. Les pratiques culturales (travail du sol, désherbage…), la fertilisation, les traitements, la plantation, mais aussi la taille ou la greffe sont avant tout des interventions humaines qui prennent en compte les aspects biologiques et environnementaux de l’olivier. Tout au long du cycle végétatif, nous apportons des éléments de réponse aux questions que se pose tout oléiculteur curieux et passionné.
De l’olivier à l’huile d’olive
Il est bien connu que l’huile d’olive provient directement des olives, par trituration, uniquement par des procédés mécaniques.
La qualité de l’huile, si elle tient au savoir-faire du moulinier, dépend principalement de la qualité des olives :
- des olives saines, sans pourritures et sans piqûres ou parasites, stockées dans des caisses ajourées (pour éviter fermentation et moisissures) et livrées sans délai au moulin.
- des olives propres, sans terre, sans feuilles… et bien sûr récoltées au meilleur moment de maturité.
Toutes ces caractéristiques sont le fait du terroir, mais aussi de l’Oléiculteur, qui par ses interventions (travail du sol, arrosage, traitements, taille, récolte….) optimise les conditions pour que les olives soient de bonne qualité. Une vigilance lors de la réception au moulin et un temps de trituration correct permettent d’obtenir une huile savoureuse, riche en arômes et exempte de défauts.
Une fois au Moulin, que deviennent nos olives ?
Soit elles sont triturées immédiatement (moins de 48 h) pour obtenir une huile dite « fruité vert », caractérisée par des arômes de verdure, d’artichaut, voire d’amande, avec une amertume marquée et une certaine « ardence » (poivré ou piquant) – ce type d’huile est particulièrement apprécié pour l’assaisonnement des salades et crudités
Soit elles sont gardées « au chaud » pendant une dizaine de jours ; la trituration de ces olives dites « chômées » donne une huile appelée « Goût à l’Ancienne », qui a perdu toute son « ardence » et son amertume. Elle est très douce, très fruitée avec des arômes de sous-bois, de fumé, voire de champignon ou de cacao. Son utilisation est recommandée pour les plats chauds.